Dessins et texte par André Hotte, ing.
La robotisation et l’automatisation d’une ligne de production ou d’un procédé sont souvent perçues comme d’abord un moyen de réduire les coûts de la main-d’œuvre. Mais ce sont aussi d’excellent moyens pour améliorer la santé et sécurité de vos employés ou pour assurer une répétitivité exacte d’une opération précise.
Les contraintes de la robotisation et l’automatisation
Malgré les avancées en analyse d’image et de logarythme de logique, il est souvent difficile de remplacer la relation œil-main d’une personne ou le jugement humain face aux différentes situations. La robotisation et l’automatisation demandent aussi une préparation des intrants et une logique pour les sortants. Il arrive souvent qu’une automatisation d’un procédé de fabrication demande plus d’espace de plancher que des opérations manuelles. Les pièces présentées à un robot, par exemple, doivent toujours être placées dans une certaine position précise pour que le robot puisse la saisir adéquatement et faire les opérations correctement. La pièce finie doit ensuite être déposée correctement pour éviter de l’abimer ou pour passer à une autre étape automatique. Il faut planifier l’implication d’une personne qui va s’assurer d’alimenter ce robot ou son convoyeur d’entrée et décharger la pièce sortante ou le convoyeur de sortie.
Vision d’ensemble du projet
Il faut que l’installation d’un robot ou l’automatisation d’un procédé s’instaure dans une vision d’ensemble du projet. Ce projet doit tenir compte de tous les intervenants, les intrants et les sortants ainsi que l’environnement de travail où il sera implanté. Une analyse du procédé existant doit être faite pour connaître toutes ses contraintes et exigences. Des balises bien précises (taux de production, vitesse, quantité, cout de revient, etc.) doivent être définies pour encadrer correctement le projet de robotisation ou d’automatisation et de bien cerner les besoins requis et la portée du projet. Elles serviront pour choisir les équipements ou la conception adéquatement requis pour atteindre les objectifs visés. Il faut aussi bien connaître les limitations des robots et des techniques d’automatisation (mécanique ou électronique) afin de bien répondre aux objectifs visés. Une robotisation ou une automatisation d’une étape de procédé pourrait demander de légères modifications de la conception d’une pièce ou des méthodes de procédé ou de travail.
Améliorer la santé et la sécurité
La robotisation et l’automatisation peuvent améliorer la santé et la sécurité de vos employés. Elles peuvent faire des opérations avec des produits toxiques ou dangereux : le nettoyage au jet de sable, l’application de peinture ou de nettoyant et la manipulation de pièces très chaudes. Elles peuvent faire des opérations répétitives et éviter les problèmes des LATR (lésions attribuables au travail répétitif) ou qui demandent des efforts : retourner, positionner ou assembler des pièces, soutenir ou manipuler des pièces lourdes. Dans ces situations, il faut voir le robot ou l’automatisation non comme le remplacement du travailleur mais plutôt comme un facilitateur, un agent qui permet d’alléger les tâches du travailleur et de l’aider à mieux accomplir certains gestes dangereux ou risqués pour sa santé et sa sécurité.
Assurer la précision et la répétabilité
La robotisation et l’automatisation peuvent assurer de répéter exactement le même geste, série de gestes ou la même opération sans fatigue ou sans oublier un geste : points de soudure, perçage de trous, insertion de pièces, détection de défauts, changement d’outil, ajout et mixage de produits chimiques, application d’étiquette, vérification du poids, etc. Il permet de réaliser des tâches répétitives en diminuant le risque d’erreur, laissant les opérations plus importantes demandant un jugement humain au travailleur. La programmation et les différentes techniques de reconnaissances (mécanique par positionnement, visuel par caméra, physique par la forme ou le poids) permettent d’ajuster la séquence d’opération du robot ou de l’automatisation avec différentes pièces ou produits à fabriquer. Il faut concevoir le projet de robot ou d’automatisation afin qu’il soit un aide au travailleur et non que ce dernier en devienne son esclave pour l’alimenter et le décharger. La personne travaillant avec un robot ou une automatisation doit s’occuper d’alimenter et décharger mais aussi de vérifier le bon fonctionnement de l’installation. Elle doit avoir reçu une formation suffisante pour identifier l’apparition de problème ou d’un écart du procédé adéquat.
Bonne automatisation !